Avec une collaboration et un engagement étroits dans la lutte contre le changement climatique
En Afrique de l'Ouest, l'initiative CATAL1.5°T est mise en œuvre par la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH en coopération avec EIT Climate-KIC et Investisseurs & Partenaires (I&P). Ils travaillent notamment avec des partenaires locaux pour soutenir les start-ups du programme d'accélérateur CATAL1.5°T - avant même qu'elles ne soient sélectionnées. Dans une interview, Barbara Adoléhoumé d'I&P nous a donné quelques informations directement issues de l'écosystème ouest-africain.
Commençons par une brève introduction: quel est votre rôle au sein de CATAL1.5°T?
Je m'appelle Barbara Adoléhoumé et je suis basée à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Je travaille pour Investisseurs & Partenaires (I&P), un partenaire de mise en œuvre de CATAL1.5°T, et je suis le responsable du programme CATAL1.5°T pour I&P pour les activités en Afrique de l'Ouest, principalement sur le programme d'accélération.
Quelle est la contribution d'Investisseurs & Partenaires (I&P) au programme d'accélération CATAL1.5°T et pourquoi sont-ils le partenaire idéal?
I&P est le chef de file du programme d'accélération en Afrique de l'Ouest : avec nos partenaires, nous sommes responsables du processus de sélection de 30 PME et start-ups qui seront choisies pour le programme d'accélération. Grâce à nos fonds partenaires dans les pays, tels que Sinergi Burkina, Comoé Capital et Teranga Capital, nous pouvons maintenir un contact étroit avec les PME et les start-ups et mener une due diligence de qualité et localisée. Chaque entreprise sera visitée au moins une fois avant la sélection et aura des échanges récurrents avec l'équipe. Avant même qu'elles ne soient sélectionnées, I&P et ses partenaires fourniront un soutien approfondi aux PME et aux start-ups en termes d'aspects ESG, de soutien au plan d'affaires, et plus encore.
I&P et ses fonds partenaires ont déjà l'expérience de programmes d'accélération de ce type. CATAL1.5°T est une réelle opportunité pour nous de relever le défi du changement climatique en soutenant les PME et les start-ups dans le domaine du climat par le biais d'une assistance financière et technique.
Quel a été votre moment fort pendant le programme d'accélérateur jusqu'à présent?
Travailler en étroite collaboration avec des entrepreneurs est vraiment gratifiant. Nous rencontrons des entrepreneurs passionnés qui partagent des valeurs communes et s'engagent tous à lutter efficacement contre le changement climatique. De plus, ils intègrent les aspects sociaux et environnementaux dans leur stratégie et leurs activités. En leur apportant un soutien financier et technique, nous contribuons à leur cause, tout en acquérant une connaissance approfondie de ces entreprises.
Comment décririez-vous les solutions efficaces pour relever les défis climatiques proposées dans le cadre du programme d'accélération?
L'une des entreprises présélectionnées dans le cadre du programme est RECYCLING, une entreprise togolaise qui propose des granulés fabriqués à partir de plastique recyclé plutôt que de plastique brut. Cela permet de réduire la quantité de déchets dans les décharges, mais aussi de préserver les ressources et de diminuer l'impact environnemental de la production de plastique. Alors que plusieurs acteurs de ce secteur tentent d'émerger, RECYCLING a vraiment réussi à se démarquer auprès de ses clients grâce à une qualité irréprochable. Aujourd'hui, l'entreprise travaille déjà avec de grandes entreprises togolaises aux ressources limitées, mais elle a besoin du soutien de CATAL1.5°T pour répondre à la demande croissante et pour inclure des outils solaires dans leur processus de production. Les approches de RECYCLING répondent à un défi croissant en Afrique de l'Ouest, à savoir la mauvaise gestion des déchets plastiques, qui entraîne des problèmes de santé et de pollution pour la population, mais aussi pour l'écosystème marin dans les zones côtières.
Quelles sont les autres structures de soutien nécessaires pour développer les solutions au changement climatique?
Outre le soutien aux PME et aux start-ups, des structures spécialisées dans les aspects climatiques et capables de former les OSE, comme les incubateurs et les accélérateurs, sont nécessaires. Elles sont plus proches des entrepreneurs et leur offrent un soutien direct, ce qui est essentiel pour la mise à l'échelle des solutions au changement climatique. C'est pourquoi Climate-KIC, un autre partenaire d'implémentatation de CATAL1.5°T, joue un rôle si important dans l'initiative.
Comment les autres parties prenantes (OSE, investisseurs et décideurs politiques) ont-elles réagi à ces solutions uniques de lutte contre le changement climatique, en particulier dans la sous-région?
En Côte d'Ivoire, certains acteurs de l'écosystème comme Green Invest Africa et Green-Cluster of SMEs in Côte d'Ivoire ont répondu positivement. Ils ont été invités au lancement de CATAL1.5°T en Côte d'Ivoire et se sont montrés très enthousiastes à l'idée de participer à l'initiative CATAL1.5°T en la faisant connaître aux entreprises vertes de leur pays.
Au Togo, nous avons également rencontré la Synergie des Acteurs des Energies Renouvelables (SAER), qui peut promouvoir l'initiative et suggérer aux entreprises prometteuses de postuler aux différents programmes CATAL1.5°T.
Comment garantissez-vous l'intégration de la dimension de genre dans les efforts de lutte contre le changement climatique ? Quels sont les défis auxquels vous avez été confrontée en menant cette initiative et comment les avez-vous surmontés?
Chez I&P, nous avons un expert en environnement et questions sociales (E&S) et en genre qui travaille exclusivement sur CATAL1.5°T et qui soutient les équipes d'amorçage qui sont en contact direct avec les entrepreneurs, ainsi que les entrepreneurs eux-mêmes. Au cours du processus de sélection, nous veillons à ce que l'expert en E&S et en genre soit présent pour chaque comité et à ce que le genre soit un élément important de la notation. Le fait d'avoir des équipes locales dans presque chaque pays est un autre atout réel pour s'adapter à chaque contexte.
Quel a été l'aspect le plus gratifiant de votre travail sur le changement climatique?
Vivre dans un pays et une région où les effets du changement climatique affectent déjà quotidiennement les populations les plus vulnérables peut parfois être décourageant. C'est pourquoi participer à cette initiative est une véritable source de fierté professionnelle et personnelle. Les PME et les jeunes entreprises innovantes peuvent jouer un rôle important dans l'action climatique si elles reçoivent le soutien adéquat, ce qui leur permet de passer à l'échelle supérieure, de tester leurs produits et d'entrer en contact avec des investisseurs plus importants sur l'ensemble du continent.
Quels conseils donneriez-vous à d'autres femmes désireuses de travailler dans le domaine du changement climatique?
J'encourage les femmes à conserver une vision à long terme lorsqu'elles s'attaquent aux défis climatiques. Leurs expériences uniques, en particulier dans les pays en développement où elles sont touchées de manière disproportionnée par le changement climatique, peuvent inspirer des solutions qui trouvent un écho auprès de millions de personnes. Les femmes ont la possibilité de jouer un rôle de premier plan dans l'élaboration d'approches novatrices qui ont un impact durable sur leurs communautés.
En outre, il est essentiel de cultiver la curiosité pour les technologies du climat et les domaines des STEM. Les secteurs traditionnellement dominés par les hommes, tels que l'ingénierie et la finance, étant essentiels à l'action climatique, des équipes diversifiées sur le plan du genre renforcent la créativité et la résolution de problèmes. Au-delà des connaissances scientifiques, il est vital de développer des compétences en matière d'analyse de données, de stratégies de communication et de modèles financiers. La bonne nouvelle, c'est que nous avons besoin de tous les types de profils!
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